Vents d'ouest

 

 

Le marin songe encore, c'est songeur un marin !

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Bien calé à la proue, contre le bastingage

Servant de garde-corps, les rêves d'abordages

Sortis de son sommeil, au quart du matin

Il regarde sur la mer se déverser les grains*.

 

Trois sternes rasent soudain les flots à tire d'ailes,

L'océan se découvre, ivre et sensuel,

Fascination craintive devant tant de pussance

En tourbillons houleux d'une nature en transe.

 

Au travers des nuages, courant dessus la mer

Chevauchant les marées jusqu'au fond des abers.

Les plus grosses tempêtes soufflent depuis Ouessant,

Comme disent les marins, nous viennent du ponant.

 

Toujours de ces vents d'ouest déversant des déluges,

Obligeant les navires à rechercher refuge

Plus au large des roches et des contre-courants,

De la mer d'Iroise, là-bas dans l'océan.

 

Avez-vous ressenti, seul, face à la mer,

Une fois, cette étreinte méconnue sur la terre !

 

* en mer, les grains désignent des averses de pluies soudaines.

Sainte-Barbe, le 11 février 2017

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