Je me souviens d'un homme

 

Je me souviens d'un homme, à la haute stature,

 

Portant besace au dos, bien las, trainant les pas.

A la tempe, près du coeur de profondes blessures,

Il cherchait sur les quais, hors quelque nourriture,

Une barque de pêche pour rejoindre Bréhat !

 

Quand il s'est retourné, j'ai vu comme un éclair

S'échapper de ses yeux qui m'ont glacé d'effroi !

Et ressenti, sur moi, soudain le courant d'air,

Secouant tout mon être, d'un vent humide et froid !

 

Telle la vision d'un spectre, présence vernaculaire,

Compagnon de l'Ankou qui ne vous connait pas,

Peut-être aurait-il du, d'une toute autre manière,

Pour n'être malvenu, se présenter à moi !

 

Salut de bienvenue, approche hospitalière,

Tout au moins put-il dire un  ...  je ne sais quoi !

Autant dépenaillé de quoi avait-il l'air

Sinon d'un miséreux, loqueteux et sans loi !

 

Le voir déguenillé, là en pleine lumière, ...

... Etais-je près à l'aider ...

        ... Peut être plus qu'on ne l'croit !

 

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Si un jour il embarque sur quelque baleinière,

Un doris, une barque,  ...  qu'importe le bateau !

Rejoindra-t-il, alors, cette côte hospitalière

Où tant d'hôtes de marque ont débarqués plus tôt.

 

Pour connaitre par-delà les amours adultères,

Redécouvrant enfin des instants langoureux,

Epouser sur son ile une ame familière,

Enfin ! .... Pour vivre enfin ! Simplement vivre heureux !

 

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Revenant au pays, pour reboire à la source,

Il rentrait à Bréhat y finir sa course !

 

 

 

Poésie, extrait de : de Mémoire de Paimpolais

                       recueil ''Compassion''

 

Sainte-Barbe le 10 mars 2020

 

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