J'ai vu un cormoran

 

'' Si donc la puissance des immortels est grande ... ''

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... Ainsi parlait Socrate, enseignant Chéréphon. *

Prodiguant sa sagesse, sans nulle ostentation

En longs développements dans ses dissertations

Du bel oiseau marin dénommé Alcyon. ** ...

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 J'ai vu un cormoran qui sillonnait la grève,

Volant au long des mers, hors du nid, sur les flots,

Sans vraiment m'y attendre, un peu comme en un rêve,

Appréciant cet instant comme on s'offre un cadeau.

                        

Expression du vivant qui cet instant s'élève

Au solieil levant lors d'un matin d'été,

Présence majestueuse d'une trop courte trève

Pour s'évader soudain vers son éternité,

 

S'éloignant nonchalant, là-bas vers Port-Lazo,

Lançant des petits cris plaintifs, en longs tempos,

Progressant lentement, portant son lourd fardeau,

Son corps semblait bien las, en effleurant les eaux,

 

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j'ai parfois dans la vie vécu de ces moments,

Toujours m'étonnant, apparitions trop brèves,

Quand l'espace, en un lieu, vient transcender le temps,

Que le chant devient grâce, le vol un si vieux rêve !

 

Ainsi s'enfuit la vie, inexorablement

En se jouant du vent, aussi bien que des ans,

Comme le cormoran passant dessus la grève,

En un si bref instant !

 

 

Poésie, extrait de : de Mémoire de Paimpolais

                            recueil ''Compassion''

 

Sainte-Barbe, le 14 septembre 2019