Elles étaient tant belles

(Compassion)

 

Elles étaient tant belles,

Que sont-elles devenues,

Au soir à la fontaine

Elles ne reviendront plus !

 

Sans que nul n'agisse

Ne créant nul heurt

Au fond de nos pensées,

Pauvres de nous !  ...  malheur ! ...

 

J'entends encore les rires

Parmi des cris d'enfants,

Je revois leurs sourires,

Où sont-elles à présent !

                -

Dès déserts de Syrie

Faut-il qu'on s'en souvienne,

Elles avaient une vie

Joyeuse comme la tienne !

 

Elles ont vécu la guerre

Et trop de tyrannies

Tout là-bas en Lybie

Serrées, juste accroupies !

 

Sur des bareaux pourris,

Ne sachant pas nager

L'une à l'autre enlacée

Et sans rien à manger !

 

Faut-il crier d'horreur,

Hurler avec les loups

Pour sauver ces familles

Qui s'enfuient et se meurent !

 

Que de bonheurs trahis,

Tant de vies de malheur.

N'est-ce nos garçons, nos filles,

Nos mères à genoux !

 

Saura-t-on par pitié

Sauvegarder leurs mémoires

...  La mer les a rendues

Au rivage, ce soir !

 

Et je me sens blessé

Pleurant mon désespoir !

Douleurs sempiternelles,

Trop de vies sacrifiées

 

De tant d'âmes perdues

Au nom de quels devoirs !

Elles étaient tant belles,

Idéaux dérisoirs

 

Dignités bafouées

Mater dolorosa !

Depuis autant d'années

Cela n'en finit pas !

 

Là-bas      ...    Lampedusa !

         - Basta ! -

 

 

Poésie, extrait de : de Mémoire de Paimpolais

                            recueil ''Compassion''

 

Sainte-Barbe, le 17 juillet 2019

 

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