Catherine, la lavandière
Elle avait souvent mal aux mains,
Les doigts gourds, aux bouts tous gercés,
Cela ne l'empêchait chaque matin
Dès l''aube, sitôt levée,
Même s'il faisait un temps de chien,
Au lavoir, d'aller nettoyer
Le linge qu'les voisins voulaient bien
Par charité, lui confier .
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Aussi l'hiver comme l'été
l'a-t-on vue pendant des années
Accompagnée de sa vieille brouette
Qu'elle tirait comme une charette
De Plouézec à Kerquestel,
Les pieds nus dans ses grands souliers,
Dans une marche solennelle,
Trimbaler son panier d'osier !
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Cétait la Soeur (1) de mon grand père
Une grande Tante du coté de ma mère.
Son mari n'était pas revenu
De ce qu'on a appelé la grande guerre
Toute seule, sans même de métier
Et si jeune, ses gosses à élever
Ne s'était jamais remariée
Espérant qu'il allait rentrer !
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Elle n'avait pas le temps d'être malade,
Jamais de médecin pour la soigner
Les docteurs, tu t'en dissuades
Quand t'as pas le moindre denier.
Ses seules traitements étaient les simples
Préparées de son propre cru,
Essentiellement à base d'absinthe
Macérée dans le ''Grapil Ru''
Du ''Saint-Benoit'', à peine sucré,
Et le ''Sénéclause'' treize degrés !
Du ""huelenn-c'hwerv'' ! Quelle panacée !
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Hélas ! l'unique fois de sa vie
Où elle dut monter à Paris
Lui fut malheureusement fatale,
Durant cette nuit à l'hôpital,
Où elle mourut terrifiée
A l'Hôtel-Dieu, dans une chambrée !
Comme nous a expliqué sa fille,
Ce n'est pas la maladie qui l'a tuée
Mais la peur de se laisser soigner !
Et d'finir sa vie à Pais !
Misére ! misère !
*Huelenn-c'hwerv, nom breton de l'absinthe médicinale.
(1) Catherine et son frère Alexandre Floury étaient originaires de Lanleff.
Ma tante Catherine, se proposait à qui voulait bien la faire laver le linge,
Ainsi elle était connue au bourg et aux alentours de Plouézec, dont notemment
par Monsieur et Madame Nicolas, tenant commerce en bas du bourg, ce dont
elle était très fier et considérait, y compris les enfants comme sa propre famille.
ce, durant de nombreuses années !
Poésie ''de Mémoire de Paimpolais''
Poème extrait du recueil ''Bardes et Troubadours''
Saint-Barbe le 25 octobre 2013
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