Dans ma chaloupe
Si je t'entraine dans ma chaloupe
Pour y danser la chaloupée,
Cesseras-tu d' haranguer les troupes
Leur lançant cent, mille baisers.
Ma corne à brume fait retentir
Tant et tant d'airs mal trompettés,
Faudra-t-il m'en repentir,
Peut être même devoir en jeûner.
Les nuages dans leurs courses folles,
Par les tempêtes, entrainés,
Comme les vagues caracolent,
Faisant aux goélands des pieds d'nez.
Chaque instant, je pense à ces mères,
A tous ces enfants mal famés,
Que j'en écrirai sur ta pierre :
Pourquoi donc, pauvre tête fêlée,
Insister, serais-tu si fière
Ou peut être trop bien élevée,
A n'penser que seule la misère
Serait mère de la pauvreté.
Ces souvenirs, comme je l'espère
Finiront bien par me lasser
Et même croire, foi roturière,
Que dans l'ornière, enlisée,
Tu puisses ainsi te laisser faire,
Trois fois sauvée, par un abbé.
Il n'y a rien, non rien à faire
S'il n'y a plus d'eau dans l' bénitier.
Aussi entends-tu bien ma chère,
Ceci en toute vérité,
Sur ces idées qui coûtent cher
Cessons donc de méditer,
A l'écoute d'un prêche dans la chaire ...
Et d' pleurer ainsi sur la chair ...
Peuchère !!! C'est bon pour les curés !
à Tristan Corbière
Sainte -Barbe le 6 octobre 2015
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