Les battages

 

 

Lieu-dit '' Porzhioù-serret '',

A la ferme de grand-père,

Tout près de '' Ru-Losquet ''

Je m'en souviens encore

Quand maman racontait

Comme si c'était hier,

Lorsque derrière la grange,

Les jours de battages,

Bien ancrée sur son aire

Le tarare emmmêlait

Ses relents de moissons,

Libérant des poussières

Dans tous les environs.

 

Il y avait dans l'air

En teinte monochrome,

Durant cette saison

Embaumant l'atrium,

Du matin jusqu'au soir

Dans cette agitation

De doux parfums de chaume,

Senteurs de fenaisons

S'emmêlant aux arômes

De la bale et du son !

          ____

 

Grand-père sortait alors

Son vieil accordéon

Pour qu'aux premiers flonflons,

Puissent dans ce décor

S'amuser, guillerettes,

Tant les catherinettes

Demoiselles gentilles

Et autres vieilles filles,

Que jeunes et vieux garçons

Venus pour l'occasion !

       ____

 

Qui n'se souvient du temps

Des repas de Nènène,

Nul n'avait ailleurs

Mangé meilleur '' fricot ''

De soupes de battages

Viandes et haricots,

Qu'elle faisait mijoter

Longtemps sur ses fourneaux,

Toujours partagées

Par tous ! Instants bénis,

A tomber à genou !

Ayant depuis compris

Que ce qu'elle rajoutait,

Le secret de ce goût,

C'était d'abord l'Amour

Qu'elle y mettait pour nous,

Nourrissant ses enfants

Ainsi entièrement !

      ____

Doux instants insouciants

D'une jeunesse heureuse,

Réminiscences joyeuses

Remontant au présent !

 

 

Sainte-Barbe le 25 février 2018

 

 

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