Le loïtous

 

 

 

Loïtous *, chacun l'appelait,

C'était le gentil roitelet.

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A toutes heures il s'égosillait

Le Petit Barde tant il chantait !

 

A pied, parcourant les chemins,

Chaque saison voyageant sans trève,

Visitant chaque patelin

Tant des paroisses que des trèves.

 

Tous les jours, seul avec son père

Pour l'aider à gagner son pain,

Fils du barde, il connaissait bien

De Landréger à Trébeurden

 

Chaque cantique, en breton,

Chanté au long des processions

Comme lors des messes et des pardons

De Saint-Riom à Arradon !

 

La dernière fois qu'on l'aurait vu,

D'aucuns disent à peine aperçu,

Serait à l'instauration

Du curé de Perros-Hamon

 

Depuis lors il a disparu,

Et nul ne l'a jamais revu !

 

_ De quoi avait-il donc du parler

Seul avec le marguillier ?

_ De son père qui ..., étant banni, ...

S'était cacher au '' Minihy '' !

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L'affaire serait donc terminée ?

Toujours me revient en mémoire

 

L'histoire du marquis de Lancerf !

Celle-là même, où en la matière,

Encore faut-il le savoir :

Le barde vengea la meunière,

Trucidant ainsi le marquis,

Sans jugement, ni autre manière !

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D'aucuns disent qu'on entend depuis

En une éternelle ritournelle

 

Dessus le puits toujours tari,

Et comblé sous un tas de pierres

Un p'tit oiseau sur la margelle,

Venant chanter son doux cui-cui

Pour l'amour d'une demoiselle.

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Loïtous, chacun l'appelait,

C'était le petit roitelet ...

 

* Loïtous :  nom du  rossignol donné dans le Trégor-Goëlo aux petits enfants

chanteurs, en référence aux jeunes fils des bardes de l'époque.

 

 

Sainte-Barbe le 22 mars 2018