Je connais un dolmen
Je connais un dolmen debout face à la mer
Accoudé, posé là sur son tertre de terre.
Depuis des millénaires, solidement ancré,
Nulles pluies, nuls vents n'ont dégradés son aire
Tout au long des saisons, tant de siècles passés.
J'ai retrouvé l'entrée, sous son allée couverte
Cachée par les fougères et des branches de houx
Et aussitôt perçu, en moi, comme une alerte
Dans ce long boyau noir, antre des loups garous
Cette peur ancestrale, comme si c'était hier,
De relents de crapauds, pipistrelles et hiboux.
J'ai senti, sous mes doigts tremblants, vibrer la pierre
De grès et de granits, en chaos entablés,
D'un grand oeuvre jadis secret, bâti naguère
A la gloire de l'homme dans son éternité.
Histoire sans visage relatant l'infini
De mondes méconnus, instants intemporels
Quand seule la conscience joignait l'universelle,
En des milliers de siècles, organisant la vie.
Aperçus de visages effacés par le temps,
Sur quelques pétroglyphes,
De fait assurément
Ces hommes n'étaient point rustres
Leurs femmes étaient bien belles.
Sainte-Barbe, le 23 novembre 2016
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