Quo Vadis

 

Nul joie ne venait du vent et des embruns,

Il fallait alors, au-delà des Héauts

S'en aller en Islande parfois presque pour rien.

La vie était bien dure au pays du Goëlo.

 

Il n'y avait pas de gloire pour tous ces hommes là.

Les femmes de marins le savaient, et alors !

Ce n'était pas la mort qu'ils recherchaient là-bas,

Mais le pain quotidien, dans l'honneur et encor !

 

Les hommes de la " Françoise " n'étaient pas revenus,

Francine y croyait fort en se tenant le ventre *,

Qu'une nouvelle fois son pêcheur de morues

Lui sourirait demain. Qu'il revienne et qu'il rentre !

 

A Paimpol les genêts étaient déjà en fleurs.

Grand-mère avait pour Toi cueilli un gros bouquet,

Elle, si jeune encore, voulait croire au bonheur,

 

Hélas tous périrent un soir du mois de mai,

A bord du Quo Vadis,

                  ... Tous, pêcheurs paimpolais !

* Grand-mère se tenait le ventre, enceinte de Papa.

Romainville, le 26 février 2000

 

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