Au Terron à Beauport
Tout près de l''abbaye, sur son versant marin,
Mon éternel repos sera face à la mer !
Comme pour toi à Sète, un abri moins amer
Sans être l'ami Georges, plus marin que le tien !
Lorsqu'on me portera dans cette douce enceinte
Laissez-moi égrener lentement mon credo !
La croix, auprès de moi, saura chasser mes craintes
Et servir de perchoir aux tous petits oiseaux.
Protégeant mon vieux corps, ''chouché'' (*) sous un genêt,
Au Terron (**) à Beauport, y reposant en paix.
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Quand mon âme rejoindra celle d'Angéla Duval
J'y trouverai assemblé, tous ceux que j'ai aimés !
Abrité sur ma couche, tel le dormeur du val (***)
J'aurai, je crois, le temps de pouvoir méditer
Sur la vie, sur l'amour, la jeunesse et l'enfance,
Repasser en revue toute mon existence !
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Je souhaite dans tous les cas, en ultime bonté,
Que dieu m'offre cette chance, en un dernier cadeau,
Encore de renaître au pays du Goëlo
Finir, cette fois, mes tâches inachevées !
(*) chouché, terme breton signifiant : se recroqueviller pour se tenir au chaud.
(**) le lieu-dit ''le Terron'', à proximité de l'abbaye de Beauport, est le nom de
la parcelle de terre du quartier de l'actuelle église de Kérity-Paimpol.
(***) en rappel au poème d'Arthur Rimbaud
à Paul Valéry, à Georges Brassens
Sainte-Barbe le 24 avril 2013
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