Pardons de Sainte Barbe

 

Quand nous étions enfants

Les jours de pardons

Avec tous nos copains,

Les jeunes des environs,

 Je me souviens, combien

Ainsi, joyeusement,

Nous allions au matin

Près de chez tonton Jean *

Profiter des manèges

Et des barbes-à-papa !

 

Dès l'appel de la cloche,

Tel un son de trompette,

Et sans nul reproche

De notre père curé,

Nous courions vers nos bancs

Pour écouter la messe,

Tous bien sagement

Et cela sans bouger !

La veille, c'était confesse

Pour les filles, les garçons

D 'l'année d'la communion,

Les grands d'ailleurs aussi,

Car pour toute la région,

C'était le grand pardon !

 

Le soir, au feu de joie

Résonnait le tonnerre,

En réponse à la foi

Mise dans nos prières !

Et très souvent la Sainte,

A travers ses éclairs,

Ala fin du tas d'bois,

D'un orage violent

Eteignait le bûcher

Pour adoucir nos craintes

Et mieux  nous protéger !

     ____

 

Après c'était le bal

Dans le pré de " Grégoire Brune "

On y guinchait pas mal

Et ça draguait la brune,

Au son d'l'accordéon

De l'orchestre "butagaz"

De notre ami Thilly.
 

Aujourd'hui il n'ya plus

Ces immenses cortèges

Partant de la chapelle

Au moulin Sainte-Hélène,

Allant jusque la Croix

Revenant par Guillardon

Où de tout notre coeur

Nous chantions en breton

A Sainte Barbe les cantiques

Sans en comprendre un mot,

Mais traduits par mon frère

Qui les chantait bien haut :

" Santez Barban aux mirettes, ...

... Oh Le Roux, le beau pénot . **

    ____

 

Tout celà, c'était mon enfance,

Je m'en souviens, la vôtre, aussi !

Il n'y a pas si longtemps,

Qui donc aurait prédit,

De voir en peu de temps

En quelques décennies

Ainsi te rejeter

De notre liturgie.

Je t'assure, Sainte Barbe,

Maman n'a pas compris

Comme des milliers de gens

Qu'ainsi on te renie !

Est-ce aujourd'hui trop tard

Ou peut-être trop tôt

Pour gommer notre foi

Et nos remerciements

Sur tes ex-voto !

      ____

La Sainte, en ma pensée,

M'a secrètement confié :

Ne t'inquiète donc pas !

Quelle qu'en soit la saison,

A l'heure du crédo,

Tous autant qu'ils sont,

Dans leur dernier sursaut,

Et quelle que soit leur foi,

Se retournent vers moi

Pour trouver le repos !

 

* Jean Philippe, frère ainé de Papa

** traduction phonétique approximative de cantiques locaux en breton .

 

Sainte-Barbe le 12 août 2013

 

Chapelle sainte barbe vue generale 1

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